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L'Oeil de Lynks
26 décembre 2007

Retour sur Terre

Les six Français de L'Arche de Zoé (Le président de l'association Eric Breteau, son assistante Emilie Lelouch, les logisticiens Alain Péligat et Dominique Aubry, le médecin Philippe Van Winkelberg et l'infirmière Nadia Merimi) ont tous été condamnés aujourd'hui à la même peine, huit ans de travaux forcés, par la Cour criminelle de N'Djamena qui les a jugés coupables de "tentative d'enlèvement de 103 enfants tendant à compromettre leur état civil" et "grivèlerie". Mahamat Dagot, un chef de quartier de Tiné, ville frontalière du Soudan, et Souleïmane Ibrahim Adam, un Soudanais qui a servi d'intermédiaire dans la région d'Adré, ont eux été jugés coupables de "complicité de tentative d'enlèvement d'enfants" et, bénéficiant de "larges circonstances atténuantes", ont écopé de quatre ans de prison ferme. Les huit coupables ont été condamnés à verser "solidairement" aux familles des 103 enfants un total de 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d'euros) de dommages et intérêts. A l'énoncé du verdict par le président de la Cour Ngarhondo Djidé, après trois heures d'attente dans une salle d'audience bondée et à la lumière de néons, les Français ont paru sonnés. On le serait pour moins. Les condamnés sont repartis en fourgon cellulaire vers la maison d'arrêt.

Dans la matinée, la défense des dix accusés avait plaidé l'acquittement, tandis que le procureur général Beassoum Ben Ngassoro requérait entre sept et onze ans de travaux forcés pour chacun des six Français, des peines plus légères pour les deux intermédiaires et l'acquittement des deux responsables de la mairie de Tiné. Intervenant en dernier, Eric Breteau, qui avait pris en main sa défense dès vendredi à l'ouverture du procès, a pour la première fois esquissé de timides regrets. Si les 103 enfants "sont Soudanais, nous les avons privés d'un avenir meilleur. S'ils sont Tchadiens et qu'on nous a menti, si nous les avons séparés de leurs familles, nous sommes navrés, sincèrement désolés, car nous n'avons jamais voulu les séparer des familles". Leur avocat tchadien Jean-Bernard Padaréa déclaré être "scandalisé par l'uniformité de la peine". Sa consoeur française Céline Lorenzon a annoncé qu'elle allait "faire revoir la peine en France, puisque les travaux forcés n'existent pas". "La même peine pour tous, cela signifie que les peines étaient fixées d'avance", a-t-elle ajouté, "en colère et écoeurée".

Le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir que Paris demanderait "aux autorités tchadiennes le transfèrement en France des condamnés" pour qu'ils y purgent leur peine, conformément à une convention de coopération judiciaire de 1976. De source diplomatique à N'Djamena, on affirme que ce rapatriement pourrait intervenir "très rapidement".

tchad

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