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L'Oeil de Lynks
16 avril 2013

Parenthèse introspective

A l'échelle de l'univers, et rétrospectivement au temps qui s'est déjà écoulé depuis des millions d'années, nous ne sommes rien. Etrangement, et ce bien malgré son intelligence, l'être humain a cette capacité à occulter tout ce qui ne le concerne pas directement, ce qui est aussi pratique que cloisonnant. Ainsi, chacun est capable de s'attarder sur un détail parfaitement insignifiant, qui semblera avoir une importance extraordinaire, mais qui, en définitive, ne changera absolument rien à l'évolution du monde. Grâce à cela, nous pouvons parfaitement nous retrouver dans un grand mal-être en regardant une émission télévisée, en discutant avec son voisin ou en réfléchissant à des questions existentielles insolubles, seul. On pourra d'ailleurs y accorder une attention considérable, même si on voudrait trouver que c'est parfaitement idiot au final. Le langage a-t-il complexifié cela ? Ou celui-ci a-t-il été tellement mis de côté qu'il n'est plus possible de se comprendre ? Quand on y réfléchit, tout est toujours particulièrement compliqué, et ça n'a pas l'air d'aller en s'améliorant. Il y a toujours des règles, des codes, des actions à mener pour arriver quelque part. Et il est très courant que tout cela soit très subjectif, et pas forcément évident selon chaque individu. Après tout, la vision des choses est un élément très personnel. Alors, au-delà des mots, que faut-il retenir ? Quelques évocations, quelques sentiments, quelques partages ? Et ensuite quoi ? Un certain vide créé par le manque ne cesse de revenir vers nous. Que nous manque-t-il ? Nous manque-t-il vraiment quelque chose ? Est-ce que je veux ce quelque chose parce que je le veux vraiment, ou parce qu'un élément extérieur tend à me faire croire que je le veux alors qu'il n'en est rien ? N'est-ce pas ce tout qui fait de moi ce que je suis ? Alors, où s'arrête ma propre pensée au moment présent ? Suis-je responsable de mes pensées ? Suis-je responsable de mes sentiments ? Suis-je responsable de ma fragilité ? Suis-je responsable de mon propre mal-être ? Et après ? Au final, tout ça ne change pas grand chose. Rien n'a d'importance tant que ça ne vous touche pas. L'importance, ce sont les évènements, les paroles, les sentiments qui vous assaillent. Pourquoi alors posséder sa sensibilité ? A quoi sert-elle ? Dans quel but en suis-je pourvu si c'est pour ne pas pouvoir l'utiliser ? Je sais que certains évènements doivent se passer. Et c'est parce que l'on ressent cela que l'on avance et que l'on vit.

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11 avril 2013

Parenthèse circonspecte

Des semaines, des mois s'étaient écoulés. Pedro* avait cru, apparemment à tort, que l'eau qui avait coulé sous les ponts depuis cette fin d'année pleine d'amertume lui permettrait de passer outre ses pensées et d'affronter enfin la réalité en temps utile. Foutaises. On dit que le seul le temps efface les souvenirs douloureux, mais quid des souvenirs qui resurgissent de manière anarchique, sans crier aérogare ? Certes, ce sentiment douloureux et pénible aurait peut-être dû le réjouir : après tout, cela prouvait qu'il était encore capable d'amour, de désir, en gros qu'il était vivant. Mais en doutait-il jusqu'alors ? Non. Alors ?

Néanmoins, pourquoi ne pas prendre les choses du bon côté, finalement ? J'ai lu récemment que les signes de double ponctuation subissaient un espace après la dernière lettre de la phrase ; n'est-ce pas une évolution bénéfique personnelle ? Tant d'années à avoir fusionné à tort une fin de phrase et un point d'interrogation, ou un point-virgule - le fameux point-virgule ! - quel gâchis. Alors, lorsqu'on peut y faire quelque chose, faisons-le. Lorsqu'on peut ne rien y faire, ne faisons donc rien. Mourir en silence, à petit feu, Sacha n'avait que cette impression de consumation permanente, alors même qu'il ne maîtrisait aucun Dracofeu ! Sacha eut même l'air diablement bête le jour où il aurait voulu que sur lui s’abatte tous les malheurs : après tout, il pensait qu'il était épargné, et qu'il n'était pas pour autant plus heureux. Il lui manquait quelque chose, mais à chaque fois qu'il lui semblait effleurer le Graal, celui-ci se carapatait. Dans quel but, bon sang ? N'était-ce tout simplement pas atteignable ? Avait-il une vision de la vie si différente qu'il lui était impossible de déceler ce qui lui faisait tant défaut ? Jamais sans doute ne trouverait-il de réponse là. Mais si on lui avait au moins laissé la liberté d'essayer de tenter un peu plus, peut-être aurait-il été moins amer à la toute fin des choses.

Une tristesse l'envahissait. Sacha se sentait vide. La nuit emporterait son tourment, et une nouvelle journée recommencerait, encore.

 

* Pour des raisons évidentes de confidentialité, nous appelleront désormais Pedro Sacha.

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