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L'Oeil de Lynks
29 mars 2014

Parenthèse chirurgicale

Tout le monde connaît la maxime célèbre «le coeur a ses raisons que la raison ignore». Dite par-dessus la jambe, cette phrase n'a plus vraiment d'impact. Pourtant, quand on y réfléchit, elle est le fondement même de ce qu'a perdu notre société. Aujourd'hui, la raison contrôle tout. Le coeur, c'est l'animal, le naturel, ce qui doit donc être caché. Quand quelqu'un cède à ses pulsions, ça devient un désaxé. De fait, la société a créé des fuites en avant, des formes de voiles derrière lesquels se cachent certains pour se sentir mieux : la consommation, les drogues, l'alcool, le tabac, autant de poudre aux yeux qui permet à chacun de se montrer sous son meilleur jour tout en étant raccord à la société, cette société même qui l'a autant éloigné de ce qu'il était de manière originelle. Je m'égare, et je ne suis moi-même pas totalement d'accord avec ce que j'écris... Après tout, il y a forcément une évolution. Il y a aussi eu des addictions de tous temps, et à toutes sortes de produits. Mais même en surconsommant, même en se droguant, même en se mentant, jamais on ne parviendra à contredire fondamentalement ce qui se trouve au fond de son propre coeur. On pourra grandir avec, on pourra faire comme s'il n'existait pas et ne nous disait rien, mais cela ne sera que mensonge envers soi-même. Cette consommation à outrance ne serait-elle alors qu'un palliatif afin de mieux subir le quotidien qui nous entoure, celui que nous refoulons chaque jour ? Quand j'y réflechis, un peu chaque jour, je ne trouve pas de solution à ce genre de pensées. Je me demande toujours s'il faut ou s'il ne faut pas faire. Je me suis souvent jeté désespérément à l'eau afin que quelqu'un m'y récupère, mais même ainsi je n'ai pas eu l'impression de vivre dans le même monde. Il y a tellement de préjugés, de partis pris, de retenues, de peurs et d'invraisemblances partout autour de nous. Où est la vérité ? Peut-on réellement avancer en ne se faisant confiance qu'à soi-même ? Au bout du compte, quand on ne croit plus qu'en soi, et ce malgré la profonde empathie que l'on porte envers les autres, c'est que quelque part quelque chose s'est brisé. Quand on se retrouve face à soi-même, à tenter de se raisonner sans obtenir de résultat, c'est que l'échec est déjà bien entamé. Quand on est la source d'un mal dont on est la seule cible, c'est que finalement la boucle est peut-être bouclée et qu'il n'y a rien d'autre à en faire. Est-ce donc la seule fin possible ?

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Commentaires
L
Merci pour ton commentaire, qui que tu sois. J'avais lu ton message peu de temps après que tu l'aies posté, mais - même si j'y trouve de la raison - ce n'est pas réellement ce que j'ai voulu dire. Donc j'ai préféré m'abstenir de répondre. Aujourd'hui, j'ai repensé à ton message. A la limite, peu importe la mort ou si des gens la pleureraient ou non. Je parle de la vie, du quotidien. La difficulté, c'est pas de mourir, c'est de continuer à vivre malgré toutes ces choses sans intérêt qui nous entourent et qui régissent nos vies. Quand on ne réagit pas comme la masse, on paraît étrange aux yeux des autres. Je pourrais m'en foutre, mais le problème est là : non seulement j'ai l'impression de penser en marge, mais je ressens continuellement cet état comme étant le quotidien, problématique qui plus est. Je sais que ce n'est pas bien. Je me vois de l'extérieur, et j'en suis triste. Ou pas. Je suis devenu un non-vivant. Par exemple, je ne m'extasie jamais. Seuls des sujets bien particuliers me font rire. Les individus lambdas m'ennuient profondément. Pourtant j'ai une vie normale, mais finalement qu'est-ce qu'on s'en branle ? En fait, je n'aime pas être comme ça, mais je le suis. Donc, chaque jour, tous les jours, je ne me sens pas "bien". Ça n'a même pas de rapport avec le fait de vouloir des choses ou de "profiter". "Profiter", dans le quotidien, c'est pathétique. Et malheureusement, la vie, c'est aussi le quotidien. Je ne sais pas si je suis bien clair, mais ça n'a pas une grande importance...
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B
Un jour, tu seras mort. On te pleurera un peu, tu manqueras beaucoup : les gens qui t'auront connu mourront aussi et on finira par t'oublier, quand bien même tu rejoindrais le cercle très fermé des hommes et des femmes qui ont marqué l'histoire, et qui ne retiendrait qu'une infime partie déformée de ce que tu avait été.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu es en vie aujourd'hui : tu n'as pas d'obligation sauf celle que tu te donnes, tu peux très bien de droguer, consommer des trucs licites ou non, foutre ta vie en l'air, la réussir conformément à un modèle social, devenir un marginal parce que tu préfères être marginal, etc.<br /> <br /> <br /> <br /> Personne ne sait qui il est réellement : nous sommes formatés, pour notre plus grand bonheur et notre plus grand malheur, par nos parents, par notre environnement, par la société, par les pubs.<br /> <br /> Quelle importance ? Qu'est ce qui est réellement important ?<br /> <br /> Je pense que l'important, c'est que toi, tu sois le plus heureux possible. Pour que tu aies le moins de regrets le jour de ta mort. Le jour de ta mort pouvant très bien tomber demain ou dans 50 ans.<br /> <br /> Ce qui est réellement pour toi peut être très égoïste. Mais l'égoïsme n'est pas forcément un trait négatif : d'abord, parce que l'égoïsme peut être aussi altruiste et être généreux avec les autres. Tu peux très bien vouloir faire une mission humanitaire et te servir autant toi que les autres. De surcroît, non, ce n'est pas en restant planté sur le qui de gare en espérant que quelqu'un t'attende que ça va marcher : pas parce que les gens sont égoïstes et que le monde est moche est individualiste; juste pare que si tu veux que quelqu'un t'attende quelque part, il faut prendre rendez-vous, que ce soit avec quelqu'un ou avec soi-même.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu es en vie ? Tu n'es pas malade ? Prends le temps de réfléchir à ce que tu veux. Fais une liste de veux, qu'ils soient simples, réalisables ou non. Donne toi les moyens de les faire.<br /> <br /> Ca peut être un simple 'je veux bouffer une crêpe nutella' ; c'est tout le début d'une réconciliation avec soi même.
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